C’est quoi demain l’économie du muscle

Scène du Petit Bain « C’est quoi demain l’économie du muscle »

Rencontres Sport/Equipement/Stratégies

Les Rencontres de la Prospective Sportive® et les Rencontres Sport/Equipements/Stratégie® sont deux plateformes ouvrant le sport au débat public français.

Développées par Francois Bellanger, fondateur de Transit-City, structure spécialisée dans la prospective et l’innovation sur les villes et les modes de vies, Patrick Roult, chef du pôle haut-niveau de l’INSEP, et Patrick Bailleul, consultant en politique sportive et équipements sportifs, rédacteur en chef de la lettre «  Décideurs du Sport », ces plateformes fonctionnent comme des cycles de conférences en libre-accès à tous et posent un regard interrogateur et novateur à l’heure où la politique sportive du pays doit faire face aux engagements de l’Héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et à l’engouement des Français pour les pratiques sportives dites « libres ».

« L’économie du muscle » réunissait jeudi 6 février au Petit Bain, 75013, une trentaine de représentants de l’écosystème sportif autour de Francois Bellanger et Patrick Roult, et leurs intervenants, Guillaume Vallet, Université Grenoble-Alpes, Nicolas Chemla, consultant et écrivain, et Henri de Vismes, fondateur de la société Laroq.

François Bellanger lançait la matinée par la question centrale : « C’est quoi demain l’économie du muscle ? ». De l’esthétique à la marchandisation, en passant par la symbolique guerrière et la séduction, le transgénisme jusqu’à l’absence de muscles ou le support d’une nouvelle identité virtuelle, Francois Bellanger abordait tous les aspects sous lesquels pouvaient se décliner une représentation du muscle dans nos sociétés.

Patrick Roult parlait de son expérience au sein du pôle haut-niveau de l’INSEP et du rapport des jeunes athlètes à leurs muscles naissants. Il confirmait la liaison entre développement musculaire et nourriture en soulignant le marché créé autour de la vente de protéines qui vise aujourd’hui aux USA le marché des enfants pré-pubères et des adolescents avec les « Proteens ».

Il mentionnait le constat inquiétant d’augmentation des cancers de la prostate chez les 30-35 ans ainsi que celle du cancer du sein concomitant à la sur-consommation de protéines.

A l’heure de l’Héritage des JOP 2024, il mettait en avant la réalité du modèle économique lié aux réseaux sociaux et le poids des influenceurs sur la pratique sportive dans le monde alors qu’ils ne touchent aucun argent public. Le constat mérite d’être intégré dans les réflexions sur les politiques sportives nationales.

L’hypercroissance dans le sport d’aujourd’hui est due à l’effet réseau (Hyrox, Inoxtag, Joan MacDonald)

Il concluait sur les dangers de la sarcopénie ou fonte musculaire chez les personnes âgées à l’origine d’une détérioration de la force musculaire et des performances physiques. Le syndrome peut être accéléré par des facteurs pathologiques comportementaux tels que la sédentarité ou la malnutrition. La France est l’un des pays où l’espérance de vie est la plus longue mais aussi où les 10 dernières années de vie sont les plus difficiles à gérer.

Guillaume Vallet, auteur de « La Fabrique du Muscle », Éditions L’Echappée, présentait une vision du muscle en lien avec le capitalisme. Le capitalisme des vulnérabilités (les crises sous toutes leurs formes) a amené le néolibéralisme sommant l’individu de se défendre lui-même contre ces crises trouvant dans son corps et son optimisation, l’ultime ressource.

Le corps devient le capital de l’individu et conduit au développement de nouveaux marchés (sports, rencontres,…).

3 segments de marché se dessinent: associatif, autogéré, commercial.

L’auteur posait en conclusion la question : le futur du muscle serait-il l’absence de muscle remplacé par la technologie ?

Nicolas Chemla nous parlait du héros de son roman « Monsieur Amérique », Séguier Editions,  qui retrace la vie de Mike Mentzer, icône du bodybuilding, dans une proposition de comprendre comment le culturisme et le culte du corps associé ont façonné la société américaine des années 70 et suivantes dans une bascule de la côte Est, fondatrice, puritaine, détenant les outils du pouvoir, vers la côte Ouest, culture du spectacle et du paraître et des nouvelles technologies.

L’histoire du passage de l’Amérique de la modernité à la post-modernité.

En lien avec le pôle haut-niveau de l’INSEP auquel sa société fournit le matériel de préparation physique, Henri de Vismes présentait le marché des salles de sport et la société Laroq, fabricant français #1 de matériel haut de gamme personnalisé pour la préparation physique et le fitness depuis 1989. La société est aussi présente sur le marché connexe de la physiothérapie et de la réadaptation fonctionnelle.

Un objectif : adapter les machines à l’effort recherché pour une optimisation du rendement de la séance d’entraînement.

Vous voulez en savoir plus ? Participez aux plateformes « Rencontres Sport/Equipements/Stratégie® » et « Rencontres de la Prospective Sportive® », rejoignez l’Université Populaire du Sport, et approfondissez la réflexion avec les Arènes de la Connaissance de l’OMS Paris 5.

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